1 Peuple Français, peuple de braves, La Liberté rouvre ses bras ; On nous disait : soyez esclaves ! Nous avons dit : soyons soldats ! Soudain Paris, dans sa mémoire A retrouvé son cri de gloire : En avant, marchons Contre les canons ; À travers le fer, le feu des bataillons, Courons à la victoire. 2 Serrez vos rangs, qu'on se soutienne ! Marchons ! chaque enfant de Paris De sa cartouche citoyenne Fait une offrande à son pays ; Ô jour d'éternelle mémoire ! Paris n'a plus qu'un cri de gloire : En avant, marchons Contre les canons ; À travers le fer, le feu des bataillons, Courons à la victoire. 3 La mitraille en vain nous dévore, Elle enfante des combattants ; Sous les boulets voyez éclore Ces vieux généraux de vingt ans. Ô jour d'éternelle mémoire ! Paris n'a plus qu'un cri de gloire : En avant, marchons Contre les canons ; À travers le fer, le feu des bataillons, Courons à la victoire. 4 Pour briser leurs masses profondes, Qui conduit nos drapeaux sanglants ? C'est la liberté des deux Mondes, C'est Lafayette en cheveux blancs. Ô jour d'éternelle mémoire ! Paris n'a plus qu'un cri de gloire : En avant, marchons Contre les canons ; À travers le fer, le feu des bataillons, Courons à la victoire. 5 Les trois couleurs sont revenus, Et la colonne, avec fierté, Fait briller à travers les nues L'arc-en-ciel de sa liberté, Ô jour d'éternelle mémoire ! Paris n'a plus qu'un cri de gloire : En avant, marchons Contre les canons ; À travers le fer, le feu des bataillons, Courons à la victoire. 6 Soldat du drapeau tricolore, D'Orléans ! roi qui l'a porté, Ton sang se mêlerait encore À celui qu'il nous a couté. Ô jour d'éternelle mémoire ! Paris n'a plus qu'un cri de gloire : En avant, marchons Contre les canons ; À travers le fer, le feu des bataillons, Courons à la victoire. 7 Tambours, du convoi de nos frères, Roulez le funèbre signal ; Et nous, de lauriers populaires Chargeons leur cercueil triomphal. Ô temple de deuil et de gloire ! Panthéon, reçois leur mémoire ! Portons-les marchons Découvrons nos fronts Soyez immortels vous tous que nous pleurons, Martyrs de la victoire.